L'aube naquit une nouvelle fois dans le ciel comme à chaque fois dans son cycle perpétuel, un éternel recommencement entre l'ombre et la lumière, une alternance entre ce qui nous rassure et ce qui nous effraye. Quand on y pense, la question philosophique de la lumière et de son contraire est encore d'actualité, non pas seulement pour le jour et la nuit mais aussi pour l'âme du sorcier et du moldu. Un côté qui chez l'être-humain, n'est jamais compris par autrui ou par soi-même. Est-ce qu'un homme est mauvais de nature ou est-ce qu'il est simplement perdu dans un tunnel d'ombre qui l’étouffe à cause d'un manque de lumière. Une ombre naturelle ou juste une absence de lumière. C'est une question qui préoccupe beaucoup Ignace. C'est un jeune garçon qui vit à NewHam avec sa mère le temps des vacances d'été tandis qu'il passe le reste de son année à l'école de sorcellerie Poudlard. Le seul endroit où il se sent réellement à sa place, où il n'a pas peur d'exhiber sa nature de sorcier, où il ne doit pas se cacher des infâmes moldus qu'il hait tant.

Ignace se réveille à la clarté de cette aube comme chaque année depuis que son père s'est fait assassiner le 20 aout 2010 par trois moldus. Un de ces créateurs qu'il détestera sans doute pour le reste de sa vie, cet homme qui a détruit la vie de sa mère et la sienne à cause de son incroyable obsession pour les moldus, il voulait tellement leur ressembler qu'il en a oublié qu'il était un sorcier. Cet homme qui a tout abandonné dans le monde magique alors que celui-ci était mis à feu et à sang par l'intriguant Lord Voldemort pour aller vivre parmi de simples moldus. Et ironiquement, le destin a voulu que son défunt père se fasse poignarder par trois voleurs à la sortie de son travail, seulement pour obtenir sa montre et son argent. Ainsi donc, son père a sans doute pu voir qu'il s'était trompé et que les moldus n'étaient que des bêtes aveuglées par leur simple confort. Toute son enfance, Ignace a vu son père n'avoir d'attention que pour la moldu qu'il avait adopté, une soeur qui ne porte pas dans son coeur mais qui pour le bien de sa mère, cache son envie de lui bruler les entrailles.
C'est ainsi qu'Ignace grandit avec dans son coeur tant de rancune, tant de haine envers les moldus. Son enfance parmi les moldus a rendu le garçon quelque peu asociale, préférant cultiver son esprit plutôt qu'entretenir des relations au sein de sa famille ou de son soi-disant cercle d'amis. Il n'est intrigué que par les personnes qu'il accepte être digne de parole mais pour ne pas attirer l'attention de sa famille sur lui, il a toujours fait semblant d'appartenir à un groupe, de tenir aux gens pour montrer qu'il est normal comme les autres mais dés qu'il peut éviter un quelconque événement, il le fait. Il n'aime pas réelement la compagnie physique des autres personnes, il préfère le calme, son propre monde remplit de ses idéaux, de ses pensées. Cependant, il se rend compte que maintenant, cela fait 6 ans qu'il est à Poudlard et qu'il a commencé à apprécier cette compagnie, qu'il ressent de l'empathie pour les autres et un besoin important de devoir protéger les personnes qu'il trouve digne d'interêt. Il s'est aussi rendu compte que durant ces années et qu'encore maintenant, il agit de manière toujours offensive contre les autres personnes, rabaissant celles qui pourraient lui faire perdre le contrôle, les réduisant à un état de faiblesse qui ne pourrait pas l'atteindre. Mais dans le fond, est-ce qu’il a toujours voulu ? Il ne comprends plus vraiment qui il est, quelle chose est renfermée en lui. Cependant, il sait une chose, que le monde a besoin de la sorcellerie pour le bien être, que les moldus ont besoin d’être dirigés par le monde magique, que le pouvoir ne peut pas se trouver entre leur mains.

Le jeune homme se leva de son lit encore chaud et passa devant le rayon de soleil qui traversait le velux de sa chambre, il reste quelques secondes à cet endroit, profitant de la chaleur matinale puis se dirige dans la pièce un peu plus loin dans le couloir qui n’est autre que la salle de bain. Ignace ouvre le robinet et se rafraichit le visage avec l’eau qui s’écoule. Il relève son visage et se croise dans le miroir que sa mère a acheté récemment puisque le dernier a été brisé en morceau par Ignace lors d’un excès de colère contre sa sœur. Une fille qui a tout fait pour être aimée de son grand frère mais qui n’a pas eu la chance d’avoir du sang de sorcier dans les veines et par conséquent, rejetée de lui comme si elle incarnait la peste, oui les moldus sont comme la peste, rien de bon et une vraie épidémie. Il y voit le reflet d’un jeune homme mesurant 1m80 avec un corps dans la norme, ni trop large ni trop mince, entretenu par une alimentation équilibrée et son horreur de toutes les friandises. Il fait aussi un peu de sport car un esprit sain dans un corps sain, il est donc attentif à son corps qui est aussi un moyen pour lui de pouvoir garder le contrôle. Ses cheveux sont bruns, mi-longs, il ne les coiffe pas souvent mais les remets constamment en place pour ne pas être défiguré par une coupe atroce. Il observe ses yeux verts et les autres traits de son visage comme ses lèvres, son nez, ses sourcils, la forme de sa mâchoire, de son menton. Il s’analyse lui-même par son reflet et admire la façon dont il est figé comme du marbre. Satisfait de son allure matinale malgré le réveil, il se dirige vers sa chambre et une fois sa porte sobre passée, il s’y enferme et ferme les rideaux pour ainsi se plonger dans une obscurité éclairée par sa baguette magique et les rayons du soleil étant filtré en grande partie par les rideaux de soie. Il ferme les yeux et se plonge dans ses pensées comme si c’était un océan argenté, il réfléchit à enfin la rentrée proche de Poudlard et à son avenir dans le monde des sorciers.

Soudain, une main frappe doucement sur la porte et ce que redoutait Ignace arriva. Il entendit la voix mielleuse de sa tendre sœur qui n’avait toujours pas compris qu’il ne pouvait pas la voir à cause de son sang mais aussi de sa personnalité qu’il trouve affreusement ennuyante.

- Ignace, tu ne descends pas manger ? Je t’ai entendu aller à la salle de bain et comme maman est pas là, je trouve qu’on pourrait parler pour une foi.. dit-elle avec espoir.

Le jeune sorcier se leva de son lit, agacé que celle-ci le retire de ses pensées tout ça pour essayer de parler de quelques sujets.
Cependant, il n’avait pas encore déjeuné et il n’avait pas soupé de la veille, il ouvrit donc la porte et regarda sa sœur dans les yeux avec dédain.

- Hey sale mioche, si je viens, c’est juste pour déjeuner alors me casse pas les pieds avec tes questions habituelles, si tu veux pour une fois me faire plaisir, évite de vouloir parler de moi.

Un large sourire se dessina sur les lèvres de sa sœur, malgré qu’il l’ait traité de mioche, elle était contente que pour une fois, il accepte au moins qu’elle puisse lui parler mais se douta un peu que ce n’était qu’un compromis pour remplir son estomac. Ils descendirent donc du premier étage pour aller prendre un déjeuner en aucun cas comparable avec ceux de Poudlard.